13 nov. 2017

tapisser...



Une vie individuelle est un fil de la tapisserie et qu'est ce qu'un fil en comparaison de l'ensemble"
Isaac Asimov


 Dans les forêts dépouillées,
Déjà les feuilles rouillées
Font un tapis de velours.
Et l'on entend, de l'automne
Gémir le chant monotone,
Coupé par des sanglots lourds.
Jean RICHEPIN

envoyé par Enitram



Pas à pas le vent
vif effrite un patchwork d’or
adieu Pénélope


Musique douce des pas sur ce tapis là qui couvre/couve herbes et mousses
Solilouve


 Tapisse-moi le cœur
J'en ai tellement besoin
De tes feuilles d'or et
Petit petit matin ...

Véronica B 


 Cueillir des yeux
l'or de la rue
Cueillir en amoureux
l'or des talus

Thérèse 





c’est un tapis où le pas glisse
c’est un tapis de haute lice
que l’automne
nous donne
feuilles incendiées
feuilles rouillées
d’arbres déshabillés
par le vent
par l’ usure
des morsures
du temps

c’est un tapis où le pas glisse
c’est un tapis de haute lice
aux trames mordorées
vin et soleil mêlés
étoffes végétales
douceurs létales
de vives flammes
d’éclatantes gammes
dont l’âme
s’enchante
mélancolie ,andante

c’est un chemin où les pas crissent
sur un tapis de haute lice

Amichel 


 " Automne : le papier à fleurs du jardin se décolle .Les abeilles noires tombent comme des mouches . IL vente . 
Mon bel été se déplume ... "
J.M Maulpoix

envoyé par Mathilde




5 nov. 2017

l'école buissonnière



"Bleue, bleue, notre vie est un triste sort.
 Toujours enfermé, on voudrait voir dehors..."
Charles Trenet
L'école buissonnière 





A bas la rentrée
l'animal aux grandes oreilles
préfère la garenne

Josette T 



P'tit la pin plein d'poils
P'tit lapins pleins d'poils
P'tit lapin plein de poils partout
Par devant, par derrière
Par dessus par dessous
P'tit lapin plein d'poils partout !

envoyé par Marine Dussarrat




envoyé par Suzanne



Je connais un autre connin
Que tout vivant je voudrais prendre.
Sa garenne est parmi le thym
Des vallons du pays de Tendre.

 Guillaume Apollinaire
Le Bestiaire, ou Cortège d’Orphée, 1911
envoyé par Miss Yves 

 

29 oct. 2017

s'échapper...


C'est quand on l'a perdue que l'on comprend ce qu'est la liberté. C'est vrai. Mais il n'y a pas que des prisons avec des barreaux, il y en a de beaucoup plus subtile dont il est difficile de s'échapper parce qu'on ne sait pas qu'on y est enfermé.
Henri Laborit
L'esprit du grenier








L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable.

L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable.
Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou ?
Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou.
Que ne t'endormais-tu, le coude sur la table ?

Pauvre âme pâle, au moins cette eau du puits glacé,
Bois-la. Puis dors après. Allons, tu vois, je reste,
Et je dorloterai les rêves de ta sieste,
Et tu chantonneras comme un enfant bercé.

Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame.
Il dort. C'est étonnant comme les pas de femme
Résonnent au cerveau des pauvres malheureux.

Midi sonne. J'ai fait arroser dans la chambre.
Va, dors ! L'espoir luit comme un caillou dans un creux.
Ah ! quand refleuriront les roses de septembre !

Paul Verlaine

envoyé par Miss Yves


Le corps du délit

Cherchant dans mon grenier
J’ai trouvé un corps défait
C’était un corps sans vie
Je crois le corps du délit
Apparemment

Il attendait une rencontre
Comme un caillou blanc
Qu’un passant ramasse
Et qui brillait plus que les autres
Apparemment…


Je l’ai pris et il m’a regardé
Sans me voir
Il a fait semblant d’être ailleurs
De ne pas me remarquer
Apparemment



Je l’ai déposé au jardin
Sous un arbre à la fraîcheur
Auprès de la fontaine
Il n’a pas manifesté
Apparemment


Le lendemain, je suis allée voir
Si tout allait bien
Je ne l’ai pas trouvé
Il s’était désincarné,
Apparemment
© marine Dussarrat




La belle s'est échappée
Vers la lumière dorée
Partie se mettre au vert

Claire Fo


21 oct. 2017

automnal...


"L'automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur"
Albert Camus


Déjà plus d’une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis ;
Soir et matin, la brise est fraîche,
Hélas ! les beaux jours sont finis !"

Théophile Gautier 
envoyé par Marie-Paule 


 L'automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l'hiver.
George Sand

envoyé par Marine D




envoyée par Solilouve





 Lire un livre sous un arbre en double le plaisir.
On ne sait plus si on tourne les pages ou si on feuillette l'arbre.

Jean Chalon
Journal d'Espagne 
envoyé par Suzanne 
 
 
 
 

C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L'érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n'est pas l'hiver encor.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l'air tout rose,
On croirait qu'il neige de l'or.


François Coppée, Matin d'Octobre

envoyé par Tilia 



1 oct. 2017

courber l'échine...

 



Rose ruisselante sous l'ondée,
à l'instar du roseau de la fable,
tu inclines bien bas ton échine.
C'est pour mieux le ciel fronder,
quand il sera de nouveau aimable
et qu'aura cessé la pluie divine.
Ainsi auréolé de rosée
ton noble front inaltérable
relèvera l'éclat de ta mine.



La Ronsard

Comme dans un rêve
Elle est là.
Offerte à la pluie.
Offerte à la rosée.
Aux baisers du temps qui passe
Et lui donne ses couleurs,
Son apparence festonnée
Glacée, perlée de gouttes
De gouttelettes, de broderies infimes.
Elle est là, lourde de pétales
Pourtant si légers
A peine rosés, à peine retournés,
Crémeux pour l’essentiel.
L’eau se joue de sa chair tendre
Glisse ou s’incruste, se pavane, bulle et
S’arrondit. Offerte aux regards,
La Ronsard,
La diva des jardins
Raffinée et cabotine
Lorsque nous l’effleurons de nos deux mains
Se joue du soleil, se joue de l’automne
Où elle apparaît, une dernière fois,
Pour une ode à la beauté.









Rose belle rose
A penché son cou gracile
Sous le poids de la pluie
Gracieuse comme personne
Délicate et parfumée
Ourlée de tendresse
Passagère
Elle emporte avec elle
La douceur des amours
Que la vie perfide
A brisé


 
Sous le vent d'octobre
rose arrosée de rosée
le col tu ne ploies


 Pétales froissés
sous les rafales d'octobre
perlés d'eau renaissent

Miss Yves


Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Pierre de Ronsard

Pétales perlées de pluie
le poids de l'eau
lui fait courber la tête
chavirer le coeur
mais la roses, même ainsi
reste belle.


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