19 janv. 2014

orange sur fond vert...



Rêve ta vie en couleur, c'est le secret du bonheur
Walt Disney



La poésie et le dessin sont frère et soeur, comme tu le sais, de même que les mots et les couleurs.
Orhan Pamuk 

envoyé par Denise 


Coeur soleil
sur écrin de verdure
Promesse sucrée
Oxygène


Mais d'où viens tu
korrigan au nez rouge
tu as trop bu

Josette


Un bulbe doré
pour égayer la grisaille
souvenir d'été

Miss Yves


Miracle en puissance
Bonbons pour papilles déguste-hâtives
Ceci n'est pas un mât-melon

Claire Fo

...
"Tristan coupa une branche de coudrier
par le milieu et l'équarrit.
Quand il a préparé le bâton,
avec son couteau il écrit son nom.
Si la reine le remarque,
car souvent elle guettait un signe,
elle saura bien que le bâton
vient de son ami, quand elle le verra :
il lui était déjà arrivé
de l'apercevoir ainsi.
Voici le contenu du message
inscrit sur le bâton dont j'ai parlé :

longtemps Tristan était resté à cet endroit,
y avait demeuré et avait attendu
pour guetter et pour trouver
un moyen de la voir,
car il ne pouvait vivre sans elle.
Il en était de tous deux
comme du chèvrefeuille
qui autour du coudrier s'accroche.
Quand il l'enlace et le saisit,
et qu'il s'est mis tout autour du tronc,
ils peuvent bien vivre ensemble ;
mais si quelqu'un s'avise ensuite de les séparer,
le coudrier meurt rapidement
et le chèvrefeuille pareillement.
"Ma belle amie, ainsi en est-il de nous :
ni vous sans moi ni moi sans vous."

Marie de France, Le Lai du Chèvrefeuille

envoyé par Miss Yves


Tétine offerte
Le fruit toxique du buisson
Bonbon acidulé
Marine Zoup



les fruits du chèvrefeuille sont toxiques ou comestibles ;
la passion est un beau fruit toxique
la fidélité est un doux fruit savoureux  

Amichel 



Sur fondu vert
Fondu l 'hiver
Ce fruit toxique
La vue excite
N'y goûtez pas
Aux baies dorées
Vues en été
Vie ou trépas
Fondues d'enfer

Miss Yves


"Car il faut que chacun
compose le poème de sa vie".

Youenn Gwernig
envoyé par Roger Dautais


15 janv. 2014

traces...




"Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves.
Seules les traces font rêver"
René Char


Jeux d'hiver
si le cœur est glacé
petites mains pour le réchauffer 

Josette 


N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace.
Ralph Waldo Emerson

envoyé par Denise



C'était dans les faits divers (l'effet d'hiver) :

Haut les mains vole-heure d'amour !!!
J'ai bien vu ton ma-neige!
À deux (ou trois) doigts de lui briser le coeur!
Freeze!
Le suspect a été con-fondu sur le champs!

Claire Fo


traces dans le sable, 
traces dans la neige;
écritures éphémères, 
signes de vie, 
signes d'amour.
nanegrub



Poser juste
Une neige
Sur le sable des jours ...

Véronica





Faits d'hiver
traces de vie !

Naline


A deux mains
je remplirai ton cœur
de neige douce
et de sable chaud
pour n'y laisser
aucune trace d'amertume.
Enitram



Laisser sa trace,
comme un message d'amour
et s'en aller

Marine Zoup


Trace éphémère
Une trace
Une empreinte
de vie

Moun B


" S' efface la trace
au cœur l'empreinte
à jamais..."

Mathilde


J'ai posé mes doigts sur la poudre blanche...
J'ai posé ma main sur le sol gelé...
J'ai posé mon cœur par un beau dimanche...
Pour voir qui pouvait me le réchauffer...:-)

La Licorne


les enfants écrivent
au tableau blanc
ce qui n'est pas permis
au tableau noir
traces de craie
c'est pas très gai
traces de neige
tournez manège 

Amichel


"Hiver, vous n'êtes qu'un vilain"
S'exclamait Charles d'Orléans.
Or, ce sont jolis jeux d'enfants
Dans la neige, ces jeux de mains!

Miss Yves


9 janv. 2014

la vigne et le ciel...



Les Soucis du Ciel

Le ciel apprend par coeur les couleurs du matin
Le toit gris l’arbre vert le blé blond le chat noir
Il n’a pas de mémoire il compte sur ses mains
Le toit blond l’arbre gris le blé noir le chat vert

Le ciel bleu est chargé de dire à la nuit noire
comment était le jour tout frais débarbouillé
Mais il perd en chemin ses soucis la mémoire
il rentre à la maison il a tout embrouillé.

Le toit vert l’arbre noir le chat blond le blé gris
Le ciel plie ses draps bleus tentant de retrouver
ce qu’il couvrait le jour d’un grand regard surpris
le monde très précis qu’il croit avoir rêvé

Le toit noir l’arbre blond le chat gris le blé vert
Le ciel n’en finit plus d’imaginer le jour
Il cherche dans la nuit songeant les yeux ouverts
Aux couleurs que le noir évapore toujours.
Claude Roy 


Le ciel s'éclaircit des brumes de l'ivresse
des rêves joyeux remplis de tendresse


"Le bon charmeur vaut son pesant d'or à l'époque des récoltes. Je trace le SIGNE et l'orage éclate,mais je le garde en main, il m'obéit. Je l'éloigne des champs et des vignes, je le détourne des malheureux qu'il s'apprête à foudroyer. Quelquefois, par jeu, je l'envoie chez un collègue qui, à son tour, me relance. On a vu des orages ricocher ainsi quatre ou cinq fois de charmeur en charmeur."(...)

André Hardellet



La vigne...

change l'eau des nuages en vin....
mais pas en vain...
C'est le levain des poètes....

Claire Fo


La vigne vierge est devenue folle
elle s'élance du haut du fronton
en tendant ses vrilles déroulées
pour chatouiller au passage
le ventre dodu des nuées.
Ses caresses qui les frôlent
font rire tous les petits nuages.
Regardez comme c'est drôle !
ils courent partout dans le ciel
en jouant à saute-mouton
puis ils dansent tous en rond
pour amuser les enfants sages.

Tilia


Va y avoir un grain
gris le ciel vire à l'orage
un grain de raisin

Sur ciel lie de vin
le pampre en fureur s'agrippe
brin de déraison

Miss Yves


orage ô désespoirs
l'orage du ciel vint
mais après le déluge
Dieu en grand juge
après l'eau ,à Noé ,
donna le bon vin
qui rend le cœur gai
orage eau des espoirs 

Amichel


Si les nuages n’anticipent…

Si les nuages n’anticipent dans leurs formes
l’histoire des hommes
Si les couleurs du fleuve ne figurent les desseins du
Dieu des Eaux
Si tu ne raccommodes de tes mains d’astromelia les
commissures de mon âme
Si mes amis ne sont une légion d’anges
clandestins Qu’en sera-t-il de moi

R. Gomez Jattin
Traduction Colo


La vigne si sombre et ses découpes aériennes
Ses vrilles en boucle lancées sans cesse
Comme messages de pousse d’un jour après l’autre
Projetant vers le ciel l’ardeur et l’espoir
Des jours meilleurs où fleurs et puis grappes
Viendront couronner le front de la belle saison.
Qu’importe ses noirs dessins et ses volutes
Puisque le ciel diffuse envers et contre tout
Ses sombres apparences, ses trouées de lumière
Et habille somptueusement l’espace inaccessible de liberté.

Maïté Aliénor




L’Essuyeur de tempêtes

L’expression « essuyer une tempête » remonte à la plus haute antiquité.
Si vous désirez qu’une tempête vous fasse de l’usage, entretenez-la convenablement. Et commencez
donc par l’essuyer.
Possesseur d’une bonne tempête d’origine (en France, les meilleures proviennent de Brest et des
environs), assurez-vous les services d’un essuyeur de qualité et ne lésinez pas sur le tarif.
Le procédé relève du bon sens : avant d’essuyer un objet, il convient de le sécher; il en va des tempêtes comme du reste.
L’essuyeur prend sa tempête, l’expose au soleil et attend qu’elle ait perdu son humidité. Il lui faut
parfois, surtout en hiver, la transporter à des distances considérables pour trouver le climat idéal - du Pasde Calais aux cirques de Saint-Raphaël. N’importe, il va son chemin, emmenant sa tempête avec lui et ne cessant de la surveiller.

Lorsqu’il a enfin découvert le lieu propice, il donne un peu de « mou » à la tempête, afin de la laisser
s’ébrouer à son aise. Puis, quand elle a atteint un degré de dessiccation suffisant, il l’étend bien à plat sur le sol (dans un endroit écarté, de préférence) et se met à l’oeuvre, muni de ses chiffons et de sa brosse à reluire. Une tempête de violence moyenne exige trois semaines environ pour être remise en état. Ensuite, il ne reste plus qu’à la libérer.
Mon grand père Beaujolais la Pivoine n’essuyait pas les tempêtes à proprement parler; il ne s’occupait
généralement que des « grains », des bourrasques modestes, mais il les traitait de la même manière. Une f ois pourtant, entre Épineuil et Sainte-Agathe (j’avais sept ou huit ans), il me montra une tempête allongée sur une prairie et qu’il venait de « terminer ». Elle était tellement propre, briquée et transparente, que vous auriez juré qu’il n’y avait rien là, devant vous. J’écarquillais mes yeux d’enfant : Beaujolais me dit « Elle var’partir d’attaque, maint’nant, quasiment toute neuve ».
Il me parlait avec émotion des jours où les tempêtes rénovées faisaient les quatre cents coups, où ça
grondait et soufflait partout tandis que lui, dans une cabane de cantonnier, assistait à la sarabande. Il meparlait aussi des bergères qui venaient chercher protection auprès de lui, malgré sa barbe de vagabond, ses mauvaises façons et son goût pour la bouteille. Mais, comment ils passaient le temps, ensemble, à la faveur d e la tempête « essuyée », je ne l’ai appris que plus tard, dans des circonstances qui ne se relient pas directement à cette chronique.

André HARDELLET
L’Essuyeur de tempêtes »
Ed. Plasma, Collection « Feuilles Vives » -épuisé-)



Grimper toujours plus haut
Rechercher la lumière
Soif d'absolu

Naline



4 janv. 2014

s'effriter...



Seule la beauté est à l'abri des outrages du temps. Les philosophie s'effritent comme du sable, les croyances se succèdent les unes les autres mais ce qui est beau est une joie en toutes saisons. Oscar Wilde


..."si tu regardes des murs souillés de beaucoup de taches, ou faits de pierres multicolores, avec l’idée d’imaginer quelque scène, tu y trouveras l’analogie de paysages au décor de montagnes, rivières, rochers, arbres, plaines, larges vallées et collines de toute sorte. Tu pourras y voir aussi des batailles et des figures aux gestes vifs et d’étranges visages et costumes et une infinité de choses, que tu pourras ramener à une forme nette et compléter"
Léonard de Vinci, traité de la peinture

envoyé par Miss Yves

Matière en fusion
archipels à la dérive
formes reconstruites


« La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple. »
 David Hume 




Ce qui fait la beauté des choses est invisible.
Antoine de Saint-Exupéry

envoyé par Enitram


Un loup au fond des bois
Guettait sa proie...
Sous le couvert,
L'oeil pervers....

Très tard elle est rentrée
Sa robe rouge déchirée
Depuis ce jour de malheur...
Les jours perdent leurs couleurs...

Claire Fo


J'ai perdu mon nez corse
Mais sur ton bois si beau
J'ai retrouvé ma peau ...

Véronica


La beauté est une source inépuisable de joie pour celui qui sait la découvrir.
Alexis Carrel  

envoyé par Denise


peinture écaillée
superbement éclairée
devient œuvre d'art

Tilia


LA PORTE

Une vieille porte de bois
peinte autrefois d'une chaude couleur d'été
laisse voir à présent
la vérité de sa matière première
après les blessures des saisons
la planche grise sous les écailles
les alluvions du temps
comme un tableau abstrait
des vanités d'antan
car ainsi serons nous au tombeau
les os nus
dépouillés de tous nos faux-semblants
mais quoi !
Trompe l’œil
ou
passage au sésame secret
qu'importe !
la vie toujours reprendra ses pinceaux
à la chanson des merles
et des enfants rieurs
joueront à nouveau sur son seuil
dans notre poussière oubliée
le mystère demeure
là est la beauté 

Amichel


J'essaie d'étreindre la beauté: elle m'élude, ne laissant que le corps entre mes mains.
Confus et lassé, je retombe.
Comment pourrait le corps toucher la fleur que seule l'âme peut toucher?"
Rabindranath Tagore, 

L'offrande lyrique
envoyé par Miss Yves


Plumes de paon
Écailles du temps
Œil de dragon
Nourri des quatre saisons
Oiseau déplumé
Couleurs du passé
Au royaume des fantômes
La porte se rit des hommes
Que lui importe aujourd'hui
Puisque la carte des débris
Rayonne de son orange passé
Et nous offre de ses songes l'alphabet.

Maïté Aliénor


Regard couleur
addition de printemps
rides du temps ...:-)

Mathilde


Non, je ne m'y frotterai pas
Non, je ne la poncerai pas
Je la laisserai comme ça
Cette peau de peinture
Aux lèvres un peu gercée...
Car elle a toute une vie
A nous raconter...

Christine


Nommer chaque chose à part
est le commencement de tout
Mais dire ce qui surgit d’entre elles
toujours neuf
et imprévu
c’est
chaque fois
re-commencer le monde
François CHENG 

le livre du vide et du médian
envoyé par Josette

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