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19 déc. 2016

"la fenêtre..."



La fenêtre
Pour les autres, pour les passants
tu es simplement la fenêtre
Pour moi qui t'aime du dedans
tu es ma plus profonde fête

Celle qui accroît le regard
et limite chaque nuage
la gardienne du paysage
où je viens me perdre le soir

J'ai le monde sous mes paupières 
mon front à ta vitre appuyé
et tu es glissante lisière 
sur le bord de l'illimité

Reste ma soeur très patiente
fais-moi l'aumône d'un oiseau
redis-moi les paroles lentes
de cet horizon sans défaut.

Et posée entre ciel et terre
Sois ce chemin aérien
près duquel doucement je viens
apaiser ma faim de lumière




Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieil homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?

Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris

envoyé par Josette



Les fenêtres murmurent
Quand tombent en chevelure
Les pluies de la froidure
Jacques Brel 



"Le visage de ceux qu'on n'aime pas encor
Apparaît quelquefois aux fenêtres des rêves,
Et va s'illuminant sur de pâles décors
Dans un argentement de lune qui se lève".

Les rêves de Anna de Bracovan, 

Comtesse de Noailles
Envoyé par Den 



    FENÊTRES

Fenêtres
      Alignées
         Obsession
Fenêtres
      Non-alignées
         Désir d’évasion…

   Fenêtres à cloche-pied
   Fenêtres
   A chaque palier
   Fenêtres
   Aux yeux levés
   Fenêtres
   De tous côtés
   Fenêtres
   Sans soleil
   Fenêtres
   Au réveil
   Fenêtres
   Tôt éteintes
   Fenêtres
   En demi-teintes
   Fenêtres
   Aux volets clos
   Fenêtres
   Aux cils pâlots
   Fenêtres
   Je vous dessine
   Fenêtres
   De bonnes mines
   Fenêtres
   A l’œil malin

   Mal disposées
   Dans le matin
   Fenêtres
   Au rire gai
   Chassé-croisé
   En escalier
   De paradis
   Que je franchis
   Où je bondis
   Regard léger
  
   Fenêtres
   Pour refuser
   D’en étouffer
   Fenêtres
   Redessinées
   Eclaboussées
   Eparpillées

   Fenêtres
   Dépareillées
   Fenêtres
   Pour m’éclairer…
   Fenêtres
   Pour s’envoler.

© marine Dussarrat



20 févr. 2015

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Un soupçon de printemps et la fenêtre entrouverte.
Un soupçon de rideau et l'anse bleue
en couleur complémentaire des tulipes.
Les voilà bien fermées, serrées les unes contre les autres
captant toute la lumière dans une atmosphère de rêve.
Le printemps s'accroche à la délicate sensation de brume
créée par le flou envahissant tout comme un sésame magique
où il suffit de chuchoter "printemps", "printemps" pour le voir s'installer.


Bouquet de soleil
au-dessus de l'anse bleue
l'or des tulipes brille
  

Tilia


Fleurs à la fenêtre
Espoir fait naître....
En signe de reddition
L'hiver demande pardon

Couronne doré nous a laissé
Le roi du froid s'en est allé.....
Fini l'hiver dure
Vive la vert-dure!

Claire Fo






" En entrant à la maison, l'homme a eu un regard heureux pour chaque chose. Il y avait un beau jour gris, doux comme un pelage de chat. Il coulait par la fenêtre et par la porte, et il baignait tout dans sa douceur. Le feu dans l'âtre soufflait et usait ses griffes rouges contre le chaudron de la soupe, et la soupe mitonnait en gémissant, et c'était une épaisse odeur de poireaux, de carottes et de pommes de terre bouillies qui emplissait la cuisine. On mangeait déjà les légumes dans cet air-là. Il y avait, sur la table de la cuisine, trois beaux oignons tout pelés qui luisaient, violets et blancs, dans une assiette. Il y avait un pot à eau, un pot d'eau claire, et le blond soleil tout pâle qui y jouait. Les dalles étaient propres et lavées, et, près de l'évier, dans une grosse raie qui avait fendu les pierres et d'où on avait jour sur la terre noire, une herbe verdette avait monté qui portait sa grosse tête de graine... L'homme a mâché plus lentement alors parce qu'avec sa bouchée il lui semblait qu'il pétrissait de la langue un morceau de la colline même, avec toutes ses fleurs.

L'homme a tout regardé en prenant son temps, un temps pour chaque chose, tout posé. Il se fait une idée. Et, quand il se l'est faite, il dit :

- ça, c'est la vie !"
Giono Regain
 

Devant la fenêtre enturbannée de soleil
le printemps va arriver quelle merveille

Fabriquer de la lumière
Inventer la tulipe de soie
Avec ses doigts, avec son cœur
La peindre dans le ciel
Pour en faire une lampe gardienne
Toujours tendue vers toi
Créer l'émotion...


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